Sommaire du journal N°133 - Février/Mars 2017

Chers lecteurs,

Je cède volontiers l’emplacement de cet éditorial au «coup de gueule», intitulé «Le ski à tout prix», de notre journaliste Cathy Trograncic.

Claude Fouchier

 

Le ski à tout prix

Faute de neige à Noël, les stations ont une nouvelle fois été contraintes de se triturer les méninges pour proposer à leurs visiteurs des activités de substitution au ski. Tyrolienne, via corda ou ferrata, parapente, luge sur rails, randonnée, vélo fat bike, équitation, bien-être… le choix était loin d’être ridicule. Même si le manque de glisse s’est cruellement fait ressentir. Et comment pourrait-il en être autrement quand on sait que les investissements majeurs et la communication des stations restent toujours exclusivement (ou quasi) orientés vers le «tout-ski» (malgré de pieux vœux de diversification «4 saisons»), eu égard aux enjeux économiques liés aux «sports d’hiver» (et non pas à la montagne dans sa globalité). Et même s’il était impossible (ou presque) de glisser, compte tenu des conditions météorologiques et nivologiques, qu’à cela ne tienne. Sur plusieurs domaines skiables, on a vu se dessiner quelques rubans blancs, fabriqués «in situ» ou alors, en bas, au froid, avec un petit passage par la case «camion» pour acheminer la précieuse denrée blanche en altitude, voire même la glace d’un lac, comme à La Clusaz, où des cohortes de poids lourds ont transporté l’eau gelée des Confins pour servir de base à un anneau englacé et enneigé artificiellement, afin que les fondeurs de la coupe du monde puissent coûte que coûte en découdre (photo).

Jusqu’où ira ce jusqu’au-boutisme ? La question mérite d’être posée, en attendant, dans le même ordre d’idée, que soient un jour implantés les grands ventilateurs quand il faudra du vent pour gonfler les voiles des bateaux, le soleil artificiel s’il fait trop froid sur la Côte d’Azur mais aussi les frigos géants pour refroidir l’atmosphère quand les enneigeurs ne pourront fonctionner faute de froid… Dommage que les politiques ne montent pas au créneau pour dénoncer ces inepties et entrevoir l’avenir différemment. Certes des milliers d’emplois sont concernés, certes la rentabilité du ski est sans nulle autre pareille (même si le nombre de skieurs est en recul tout comme le temps passé au ski, les chiffres générés, eux, restent stables, le prix des forfaits étant toujours revu à la hausse…) mais ce colosse aux pieds d’argile risque bien de se retrouver à terre à court ou moyen terme si rien n’est entrepris pour consolider ses bases. Selon une étude suisse relayée par le quotidien helvète Le Temps, il est aujourd’hui suicidaire de laisser les stations de basse et moyenne altitude continuer à investir aveuglément dans le tout ski. Le risque étant qu’au final, ce soit l’habitant lambda qui se retrouve à payer les dettes engendrées pour ces investissements, les municipalités étant obligées de prendre le relais de concessionnaires exsangues, qui auront misé exclusivement sur de la remontée (ou retenue collinaire, ou enneigeurs), pouvoir hypnotique de l’or blanc oblige. Rappelons ainsi qu’en Savoie, la moitié de l’économie est aujourd’hui tributaire des stations de ski…

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