Daniel Roche : dans les entrailles des Bossons
Daniel Roche a collecté plus d’une tonne de vestiges des crashs aériens sur le Mont-Blanc.
Une teigne, voilà comment Daniel Roche se présente volontiers. «Quand je tiens quelque chose, je ne lâche pas.» Depuis un peu plus de trois ans, ce Lyonnais, gérant d’une société immobilière, explore les entrailles du glacier des Bossons, à la recherche de vestiges des crashs aériens sur le Mont-Blanc : le Constellation d’Air India «Malabar Princess», le 3 novembre 1950, l’hélicoptère Sikorsky qui a tenté de voler au secours des alpinistes Vincendon et Henry, le 31 décembre 1956 et enfin, le Boeing – toujours d’Air India – «Kangchenjunga», le 24 janvier 1966. Ne le qualifiez surtout pas de chasseur de trésor. Daniel Roche s’en défend vivement, pour se poser en «chercheur d’histoire, chercheur de souvenirs». Des souvenirs qu’il a récoltés à la pelle. Ou plutôt au piolet et au marteau, ses deux instruments de prédilection.
Une tonne et demie d’objets
Au cours de ses multiples pérégrinations – il sillonne le glacier du printemps aux prémices hivernales –, l’insatiable Daniel a ainsi extrait plus d’une tonne et demie de pièces en tout genre : siège d’hélico, batterie d’avion, vérin, soute à bagages, bijoux, etc., chaque trouvaille étant scrupuleusement datée, photographiée et numérotée. Chez lui, se sont également accumulés une foultitude de documents, fruits de ses fouilles dans les archives des compagnies aériennes, des tribunaux et autres bureaux de police. «J’ai le premier procès-verbal de l’accident du Boeing. Il y est fait état de 1 mort et de 117 disparus. Je vais recevoir des commissions rogatoires.» Alors, acharné l’ami Roche ? Non, tout simplement passionné et en aucun cas appâté par la valeur «commerciale» de ses découvertes. «Le côté financier ne m’intéresse absolument pas. C’est la dimension sentimentale qui prime. Pour moi, tous ces gens ne sont pas morts puisqu’on parle encore d’eux aujourd’hui.» Et en particulier d’une certaine Josette Bonnargent, hôtesse de l’air française à bord du «Kangchenjunga». Josette, dont Daniel Roche a récupéré, en février, le sac à main, contenant moult effets personnels : vêtements, lunettes, cartes de visite, bijoux, bigoudis… émouvantes traces d’une vie fauchée en plein vol.
A la mémoire de Josette
Jusqu’au-boutiste, l’explorateur des glaces a mené l’enquête pour retrouver des proches de l’employée d’Air India. Et le 24 avril prochain, à la mairie du 6e arrondissement de Lyon, il leur remettra en mains propres les dernières affaires de Josette*. «Je pensais que Chamonix aurait voulu organiser quelque chose autour de cette histoire. ça n’a pas été le cas», regrette Daniel Roche qui, pas rancunier, a quand même prêté une partie de son «butin» pour l’exposition «Des Glaciers et des Hommes», qui se tient en ce moment à l’Espace Tairraz. «Dommage qu’il n’y ait pas dans la station un espace permanent pour tous ces vestiges qui intriguent et passionnent le plus grand nombre, poursuit-il. Je dois déranger, car je bouscule un peu les usages chamoniards.» Et de fait, ce quinquagénaire à la physionomie bonhomme est un incorrigible touche-à-tout (il a travaillé un temps dans le show-biz, a touché au ballon rond en professionnel, à la course automobile, etc.) mais aussi un autodidacte pur jus. Lui qui n’avait jamais chaussé les crampons, ni utilisé de piolet ou de broches à glace, il a appris sur le tas, en lisant des livres et aussi en sortant en compagnie de pros, comme le guide Christian Mollier.
Prise de risque calculée
Et lorsqu’on lui demande s’il ne craint pas de prendre un sérac sur la tête – les Bossons sont en effet désertés par les alpinistes en raison de leur dangerosité – il répond, serein : «Il faut rester très humble devant la montagne, comprendre le fonctionnement même du glacier. J’essaie toujours de me dire que c’est la première fois que j’y vais. Il n’y a pas de routine. Je reste très attentif. J’anticipe. Dans les 5 secondes je dois toujours trouver une solution de repli.» Régulièrement, il emmène d’ailleurs avec lui sa fille Diane, âgée de 8 ans et 1/2. «Elle adore ça.» Infatigable crapahuteur, Daniel Roche a aujourd’hui plus d’un projet en ligne de mire. Outre des idées de reportages, DVD et bouquin, il s’apprête à larguer deux boîtes noires depuis l’endroit du crash du Kangchenjunga. «On n’a jamais retrouvé la boîte – ronde – du Boeing. Donc j’en ai fabriqué deux à l’identique. L’une sera abandonnée côté français et l’autre côté italien.» C’est d’ailleurs sur ce versant transalpin qu’a été localisée tout récemment une des hélices du «Malabar Princess». «Je vais voir comment on peut la rapatrier, s’enthousiasme Daniel. Peut-être avec un traîneau. Sinon il faudra louer un hélico.» Gageons que le garçon trouvera, de toute façon, une solution. Une teigne on vous dit…
Abattu en plein vol ?
Lors de ses conférences, Daniel Roche n’hésite pas à avancer la thèse d’un missile pour expliquer l’affaire du «Kangchenjunga». «Il y a tout d’abord cette similitude : à 16 ans d’intervalle, un avion de la même compagnie qui s’abîme exactement dans le même secteur que l’autre crash. Tout le monde sait que dans le Boeing se trouvait le professeur Homi Bahabha, qui était le père fondateur du programme nucléaire indien. Il se rendait à une conférence à Vienne. L’appareil s’est complètement désintégré sur le Mont-Blanc. Quand un missile percute un avion, il mange tout l’oxygène. Il n’y a donc aucune trace de brûlure. Et c’est flagrant sur toutes les pièces que j’ai récupérées. Pas une ne porte une infime marque de feu ou de flamme…»
* Une conférence est prévue le 24 avril à 18h30, en présence de Daniel Roche et du glaciologue chamoniard Luc Moreau. Une partie des pièces des crashs sont également exposées à la mairie du 6e arrondissement de Lyon du 23 au 27 avril.
J'ai été la compagne de Jean-Claude Cornu décédé dans ce crash. Passablement de choses fausses se sont greffées, entre autres, sur lui
J'ai connu Jean-Claude j'avais 17 ans, étant née en 1941 et lui le 18 novembre 1936, il a été mon premier amour.
Je ne suis pas venue lui rendre hommage, parce que le monde qui gravitait à Veyrier, parait-il, m'aurait fortement perturbée.
A nouveau, après le crash qui vient d'arriver hier soir, entendu sur RTL, j'avais juste envie de vous écrire. Un ami demeurant à Nice, m'en a parlé. Lui s'était renseigné par internet sur ce crash de 1966, et m'avait d'ailleurs parlé du précédent 10 ans auparavant au même endroit. Peu importe mes explications, je vous félicite pour vos recherches, je tenais à rectifier quelques sources fausses qui heurtent mes oreilles.
Merci de me lire.
Je me suis reconvertie en psychologue, j'écris ma biographie,(études commerciale, secrétariat, mannequinat, étude de psy à 35 ans.., diplôme à la quarantaine, passionnée d'astrologie, arts, ) perturbée certes, mais heureuse par la vie que nous nous faisons. Si j'ai tenu à évoquer Jean-Claude, car bien qu'il vivait à 300 à l'heure, brûlant souvent la chandelle par les deux bouts, il m'a apporté son enthousiasme, a révélé ma beauté, je n'avais jamais entendu de si beaux compliments, devant sa maman Jane, avec qui j'avais une si belle complicité. Elle était née en 1910, le 29 mai, quelle femme sensible, bien qu'elle fut handicapée de la hanche, elle trottait, couvait trop Jean-Claude, - il vivait au Grand-Lancy, chez maman, 3 ch. du I er août, lorsque je l'ai connu, au Grand-Lancy. Observateur, subtil, détestant la solitude, il aimait les gens, travaillait à la vieille ville, aux Plaideurs, jusqu'à ce qu'il ait envie de se convertir dans un tout autre domaine.
Il m'a appris l'empathie. Bien qu'il paraissait insouciant, il m'a souvent dit, qu'il mourrait jeune.... Une boutade: je puis vous assurer que le thé, évoqué par certains journaux et un livre, n'était pas sa boisson favorite. Ses amis Edmond Vuichet, s'il vit toujours, Pierrot Ponsot,tous de Genève, et d'autres de 1936, s'ils sont toujours de ce monde, auront le sourire car Jean-Claude était une âme qu'on ne peut oublier.
Bien à vous.
Comme nous étions hier le 18 nov. j'ai beaucoup pensé à Jean-Claude.Je suis son cousin germain né le 2mai 1937.Comme ses parents étaient divorcés, c'est notre Grand-Maman qui l'a élevé,dans l'immeuble construit par notre Grand-Papa.Nous étions voisin de palier.Nous avons donc fait ensemble nous première expérience de jeunesse !
Je me rappelle très bien de sa première compagne,après plus de 50 j'ai oublié son prénom c'est pardonnable.
Le texte ci-dessus est remarquable.
Je revois mon cousin toujours à l'âge de 30 ans.
Bonjour, je m’appelle Léonie Perrier. Actuellement étudiantes aux beaux-arts de Lyon je souhaite travailler sur ce terrible accident notamment par la voie des souvenirs. Je me permets de vous solliciter à m’envoyer quoi que ce soit en rapport avec ce crash sur mon adresse mail : leonie.perrier@etudiants-ensba-lyon.fr
Je comprends que ces souvenirs soient douloureux et intimes ainsi je vous promets mon plus grand respect. Si il est plus facile pour vous, nous pouvons aussi correspondre par téléphone et pourquoi pas se rencontrer lorsque les temps seront moins durs.
Je vous remercie déjà, bien à vous, Léonie.
Gaspard Napoletano
il y a 1 heure
Je me mets à la place des parents et amis indiens des victimes. L'attitude des locaux ne doit pas leur donner une haute idée des qualités humaines de ces Français. Le moins choquant est à mon avis l'action de ce monsieur Roche qui collecte les débris non humains pour éventuellement les remettre aux proches, un travail qui aurait dû être fait par les autorités françaises. En revanche, je suis choqué par l'attitude de cette dame qui collecte les débris des avions pour en faire de pseudo-"oeuvres d'art" (pourquoi pas des tableaux avec des ossements?), ce que je trouve du dernier mauvais goût, et qui par ailleurs pousse du bout de son piolet les débris humains dans des crevasses. C'est horrible. Les pires sont évidemment les pilleurs d'épaves qui grouillent dans la vallée. Et que dire des alpinistes, des "sauveteurs" et des autorités françaises qui, en 1966, avec des moyens bien meilleurs qu'en 1950 (hélicoptères), n'ont même pas eu de respect de collecter les débris humains pour les enterrer au cimetière de Chamonix, et qui, comble de l'horreur, ont même été capables de rembarquer les rares qui avaient été déposés à la morgue pour les "balancer" (sic) sur le versant italien comme de vulgaires ordures. C'est à hurler d'indignation. Des gens capables de tels forfaits ne méritent pas d'être appelés des humains. Et cet autre qui se félicite que "les choucas" nettoient les restes du glacier des Bossons! Ces gens sont atroces. Dire qu'il a fallu attendre août 1919 pour qu'un bien modeste monument soit érigé, on pas à Chamonix comme il aurait fallu, mais dans un endroit difficile d'accès. Et pas de caveau au cimetière de Chamonix pour les cadavres. Un monument au cimetière du Fayet qui n'a aucun sens puisqu'il n'y a pas de cadavres... Tout cela est révoltant et mérite réparation : un beau monument à Chamonix, une caveau collectif pour les corps au cimetière de Chamonix, des excuses aux Indiens et des sanctions contre les responsables d'actes contre l'humanité.
Françoise Rey dans son livre sur " crash au mont blanc" précise bien que le personnage de jean claude Cornu est fictif...le commentaire de la pseudo fiancée de ce dernier est donc totalement faux...
Le livre de Françoise Rey sur le crash du Malabar princess évoque JC Cornu et Bertoli, tous 2 effectivement employés Air India. Elle fait état de la compagne de JC Cornu, qu'elle a surnommé Christine.
Christine et le vieil Émile sont les 2 seuls personnages inventés pour les besoins de la mise en scène.