Refuge du Goûter
«Le bureau de la Fédération des Clubs alpins et de Montagne a été quelque peu étonné des propos que Monsieur le maire de Saint-Gervais aurait tenus à propos du refuge du Goûter tels que vous les rapportez dans le numéro 107 de votre revue. Dans le préambule de l’article, il est dit que le CAF soutient parfois des positions indéfendables – ce n’est évidemment pas notre avis – et que la commune défend l’intérêt public. Cette opposition suggère que le CAF, lui, ne défendrait pas l’intérêt public, ce qui nous semble contredire le fait que le Club alpin soit une association reconnue d’utilité publique depuis plus d’un siècle. Nous sommes aussi étonnés que le refuge qui vient d’être construit puisse apparaître à qui que ce soit “bien loin de l’objectif initial qui était d’avoir un refuge de haute montagne”. Le projet du bâtiment, tel qu’il est aujourd’hui, est conforme au projet initial. Il s’agit bien d’un refuge de haute montagne qui a la particularité de fonctionner pour l’essentiel avec des énergies renouvelables – ce qui constitue il est vrai une innovation – et qui est situé à un endroit où la seule eau qui soit disponible provient d’un fondoir à neige. Concernant l’inauguration, en effet, la ministre des Sports, qui nous avait annoncé sa venue, a ensuite renoncé lorsqu’elle a appris que la montée se ferait à pied, soit un dénivelé d’environ 1 600 m. Toutefois ce qui a empêché cette inauguration à laquelle devaient s’associer la mairie de Saint Gervais et le CAF, c’est la fermeture administrative décidée par la mairie, ainsi qu’un désaccord sur le coût de l’inauguration proche de 90 000 €, alors que nous proposions une participation de 10 000 €, soit plus du double du coût habituel de l’inauguration de nos refuges et chalets. Nous considérons que nous n’avons pas le droit d’utiliser les ressources du club alpin à des opérations de prestige. Nous devons également corriger des éléments chiffrés que vous avez publiés : le nouveau Goûter n’a pas coûté plus de 10 M€ dont 3 M€ d’argent public, mais environ 7,5 M€ dont 3,5 M€ d’argent public.
Quant à la demi-pension qui devrait être de 90 €, cette somme va au gardien pour 30 €, et le CAF, compte tenu des systèmes de réduction et de gratuité pour les guides de haute montagne, encaissera en fait 40 € en moyenne par nuitée. Nous avons d’ailleurs un compte de résultat prévisionnel de ce refuge déficitaire pour 2013. Tout ceci montre que nous sommes bien loin de “la tirelire de haute couture” mentionnée dans votre article.»
Février/Mars 2024
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