Sommaire du journal N°68 - Avril/Mai 2006

Chers lecteurs,

Il faut se pincer pour croire à la mésaventure survenue à Saint-Gervais, mi-février : plusieurs quartiers ont été privés d'eau pendant quelques jours ! On comprendra, en lisant ce journal, ce qui s'est passé.
La leçon est rude dans une région où l'eau semble être en abondance, contrairement à d'autres endroits en France où, les nappes phréatiques étant fortement sollicitées par les irrigants, la sécheresse devient un sujet préoccupant. Comme le souligne le maire de Saint-Gervais «Nous ne pouvons plus continuer de penser que l'eau de nos glaciers est inépuisable. Il nous faut anticiper la gestion de cette ressource et limiter tout gaspillage.»

On sait que l'alimentation en eau des habitants en France est dévolue aux communes depuis la Révolution. Entre parenthèses, on sait aussi que celles-ci ont pour la plupart confié la gestion de ce service à des sociétés privées qui ont fait des bénéfices considérables en surfacturant pendant des décennies leurs prestations. Ce n'est pas le cas de la commune de Vallorcine qui se trouve confrontée à un problème original : celui des sources privées gérées par neuf associations. Or la commune a besoin d'eau. Les négociations n'aboutissant pas, on se dirige vers une «communalisation» des sources privées !
Ces problèmes d'eau, aussi importants soient-ils, ne peuvent faire oublier qu'on a compté cet hiver une quarantaine de morts dans les Alpes. Un record dramatique qui inquiète le PGHM et tous les secouristes, CRS et pompiers, car les victimes sont souvent des alpinistes et des skieurs chevronnés, munis de l'Arva et d'un téléphone mobile, qui avaient choisi d'ignorer les messages d'alerte. La fascination des neiges vierges et des hauts sommets l'emporte sur la prudence. Il n'est pourtant pas question d'interdire la montagne, pas plus que la mer, même aux inconscients.