Sommaire du journal N°62 - Avril/Mai 2005

Chers lecteurs,

Le procès de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc va entrer dans sa dixième semaine. Rarement un procès aura été autant médiatisé, aussi soigneusement préparé aux dires même du porte-parole de l'association des victimes. Chacun d'entre vous suit ce procès au jour le jour dans votre quotidien, à la radio, à la télé. Pour compléter votre information nous avons suivi la comparution de Michel Charlet, le maire de Chamonix, dont on ne comprend pas pourquoi il fait partie des prévenus alors qu'il n'avait aucun pouvoir sur la sécurité du tunnel. Le simple bon sens commande de chercher les responsabilités chez ceux qui l'ont construit et en ont assuré l'exploitation.

Au moment où l'on inscrit le principe de précaution dans le marbre, la sagesse devrait consister à se préoccuper avant tout des dangers que peuvent représenter les entreprises humaines pour l'homme. On aborde là un vaste domaine qui va de la sécurité des transports – le drame du tunnel aurait pu être évité – à la pollution des nappes phréatiques ou à l'effet de serre, etc. Au lieu de cela on a l'impression que les services de l'Etat s'intéressent en premier lieu à la mise au point de plans de prévention de risques naturels comme les inondations ou les avalanches. Entre les risques que l'homme fait courir à l'homme et l'agression de la nature sur l'homme il nous semble pourtant qu'il y a une différence de taille. C'est sans doute ce que ressentent les membres de la toute nouvelle «Association des propriétaires exposés à un risque naturel majeur» à Chamonix qui estiment que les autorités, traumatisées par la tragédie de Montroc, réagissent avec excès en mettant au point le futur plan de prévention des risques «avalanches».

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