Le Pays du Mont-Blanc sous la loupe de l’Insee
Dans sa lettre d’analyse de novembre dernier, l’Insee Rhône-Alpes s’est penché sur le cas du Pays du Mont-Blanc, territoire dont le solde migratoire est devenu négatif au cours de la dernière décennie. «Le développement de l’offre de résidences secondaires (9 lits d’accueil touristiques sur 10) et la géographie du territoire expliquent une raréfaction du foncier et, par là même, les prix élevés de l’immobilier. Par ailleurs, la pollution atmosphérique et le changement climatique sont des thèmes centraux pour un territoire dont l’attractivité dépend en grande partie de la qualité de son environnement», expliquent les analystes de l’Insee. Certes l’activité économique profite à certains mais elle complique aussi sérieusement l’accès au logement à d’autres catégories de la population, d’autant que les résidences secondaires restent prépondérantes. Ainsi, deux des communes où l’immobilier est le plus cher ont vu leur population baisser dans les années 2000 : en 2010, Chamonix compte 900 habitants de moins qu’en 1999 (moins 9%), Megève 800 habitants en moins (moins 18%). Entre 2003 et 2008, les personnes qui ont quitté Chamonix ont choisi préférentiellement Les Houches, puis Passy et Sallanches, tandis que celles ayant quitté Megève se sont surtout reportées sur Praz-sur-Arly. L’étude met également en lumière un important turn-over d’actifs, une agriculture en net déclin mais également les défis environnementaux qu’a à relever le territoire.
Les résultats de cette analyse sont à découvrir au complet sur le site Internet www.insee.fr/fr/regions/rhone-alpes/
54% de résidences secondaires
En 2010, sur les 63 000 logements recensés sur le Pays du Mont-Blanc, 34 000 sont des résidences secondaires (avec toutefois des situations très disparates selon les communes), ce qui confirme l’extrême spécialisation touristique du territoire. Entre 1999 et 2010, le parc de logements a augmenté de 14%, soit 4 points de moins que dans la zone de référence. Les nouveaux logements sont en majorité des résidences secondaires : en onze ans, on compte ainsi 4 400 résidences secondaires et 2 500 résidences principales en plus. Selon les Notaires de France, en 2012, le m2 d’un appartement neuf dans le massif du Mont-Blanc était le plus cher des massifs des Savoie, avec un prix moyen dépassant 7 000 €, soit le double de la moyenne rhônalpine.