Chamonix - N°109 - Février/Mars 2013

Dans l’intérêt général de la vallée

 

Remontées mécaniques : résiliation amiable anticipée des cinq contrats de délégation de service public .

«Aahhhhhhh quel magnifique panorama ! Mais ohhhhhhhhhhh quelles vieilles installations !» Qui fréquente les domaines chamoniards a très souvent soufflé le chaud et le froid, partagé entre la beauté des lieux et la vétusté des télésièges et autres télécabines sans débit. Mais pour que l’opérateur de remontées mécaniques (la Cie du Mont-Blanc) s’investisse et investisse «dignement», encore fallait-il qu’il puisse avoir une lisibilité pour les deux ou trois prochaines décennies. Ce qui n’était absolument pas le cas avec les contrats de délégation de service public en cours et qui arrivaient à échéance en 2018. D’où la décision du conseil municipal chamoniard de les résilier par anticipation et à l’amiable. Ce qui est chose faite depuis le 21 décembre dernier. «Si nous voulions qu’il y ait de gros investissements sur notre domaine skiable, il était indispensable de procéder de la sorte, déclare le maire. A Val d’Isère ou Courchevel c’est également ce qui s’est passé, même si là, les municipalités ont procédé par avenants. Mais l’objectif reste le même.»

Au-delà du programme d’investissements, cette procédure offre deux atouts supplémentaires déterminants aux yeux des élus, qui entendent se situer en garants de l’intérêt général de la vallée :

1. en unifiant en un seul contrat de concession l’ensemble des relations contractuelles entre le délégant (la commune) et le délégataire (l’opérateur en charge de l’exploitation du domaine), elle clarifiera grandement la situation et donnera plus de lisibilité et de poids aux exigences qui seront imposées au futur exploitant ;

2. l’harmonisation des relations contractuelles sera régie par un cahier des charges très strict qui garantira l’adaptation optimale du domaine skiable aux orientations voulues par la collectivité, notamment en termes de qualité de service et de politique tarifaire appropriée aux attentes des différentes catégories d’usagers.
Au vu de l’ancienneté de certaines conventions (Brévent : 1925, Flégère : 1954, Balme : 1965), une remise à plat était donc plus que nécessaire. Un inventaire des biens de retour qui reviennent gratuitement à la commune a été dressé (remontées mécaniques, pistes, neige de culture, restauration). Et pour ceux non intégralement amortis, la Cie du Mont-Blanc percevra une indemnité de 63 041 635 €, somme qui constituera le droit d’entrée dont devra s’acquitter l’opérateur choisi (s’il est autre que la CMB) pour la future DSP.

«Nous allons lancer un appel à candidatures courant février, annonce Eric Fournier. Le cahier des charges sera rédigé pour fin avril et en juin-juillet nous entamerons les négociations avec le(s) candidat(s), le but étant de rédiger le contrat de DSP en septembre pour que le nouvel opérateur soit sur les rails l’hiver prochain.»

Opérateur qui devrait vraisemblablement être... la CMB. Car l’on ne voit pas très bien qui d’autre pourrait se positionner [NDLR : le ticket d’entrée est en effet de 63 M€ + 100 M€], d’autant que la collectivité chamoniarde, via la SAEM Chamonix Développement, a des parts au sein de la Cie du Mont-Blanc. «Mais la SAEM ne s’occupe pas que des remontées, rappelle le maire. Elle gère également les transports. De toute façon nous allons analyser la nature de toutes les offres et l’intérêt général. Et si au final, la CMB n’était pas retenue, la SAEM se verrait indemnisée proportionnellement à hauteur de sa participation (18%) dans le capital de la CMB. Qui plus est, si la collectivité jugeait qu’aucune offre ne répond à ses attentes, elle déclarerait infructueuse la procédure et ce serait donc les contrats existants qui continueraient à s’appliquer. Dans cette affaire, nous ne pouvions plus attendre car ne rien faire aurait été insultant pour l’avenir.»

 

Commentaires des internautes
Il n'y a pas de commentaire.
+ ajouter un commentaire

optionnel, pour être averti de la publication

 
 


Courrier des lecteurs
Suite à l’article sur le nouveau refuge du Goûter, paru dans le Journal des Propriétaires du pays du Mont- Blanc n° 107 (octobre-novembre 2012), M. Raymond Courtial, vice-président de la FFCAM, a tenu à apporter les précisions suivantes.

Boutique
16.15 € Les Aravis vus d'en haut

Commander
7.50 € N°177
Juin/Juillet 2024

Commander

Le produit a été ajouté au panier

Voir mon panier


Rendez-vous