Sommaire du journal N°28 - Août/Septembre 1999

Chers lecteurs,

Le ras-le-bol des Chamoniards, après la catastrophe du tunnel, s'est exprimé par les urnes : dans la vallée, où traditionnellement on vote à droite et le plus souvent RPR, c'est Cohn-Bendit qui est arrivé en tête avec plus de 22 % des suffrages exprimés ! Le maire lui-même, Michel Charlet, pourtant gaulliste convaincu, n'a pas pris la peine de choisir entre Sarkozy et Pasqua. Il a voté pour Cohn-Bendit et sa liste verte. «C'est le seul, a-t-il expliqué, qui est venu nous voir pendant la campagne.»
Les politiques peuvent ainsi mesurer le degré d'exaspération auquel sont arrivés les élus et les électeurs de Chamonix et des Houches. Et ce n'est pas le rapport des experts franco-italiens, ni les commentaires des ministres des transports des deux pays qui peuvent les rasséréner puisque la réouverture du tunnel, prévue à l'automne 2000, ne prévoit pas, loin de là, l'interdition aux camions.
Les experts ont travaillé vite et leur rapport «n'avait pas pour objectif de rechercher les responsabilités», ont dit les ministres, même si celles-ci apparaissent évidemment entre les lignes. C'est à la justice de trancher. Mais celle-ci, contrairement aux experts, ne travaille pas vite. Le procurer Charve, de Bonneville, et le juge Guesdon ont pris le temps de partir en vacances. On suppose qu'ils ont des remplaçants, mais rien n'est moins sûr. Lorsqu'on songe au calvaire des familles des victimes, on a honte que la justice soit vacante, même momentanément.