Sommaire du journal N°123 - Juin/Juillet 2015
Chers lecteurs,
Après Chamonix et Saint-Gervais, Megève a ouvert sa Maison de la santé, un vaste bâtiment qui abritera plusieurs cabinets de praticiens et même un labo de biologie médicale. Cette réalisation était rès attendue même si la pénurie de médecins ne touche pas exagérément une commune attrayante comme Megève alors qu’elle est préoccupante dans une grande partie de la Haute-Savoie.
La raison de cette pénurie de médecins qui fait que les communes investissent dans des locaux ou font venir des médecins de l’étranger, notamment de Roumanie, c’est le numerus clausus imposé par l’Etat depuis 1971 dans les concours d’entrée en faculté de médecine.
90% d’étudiants français, brillants pour la plupart, restent sur le carreau après deux ans de préparation intensive à la suite desquels ils sont jugés sur des QCM (questionnaires à choix multiples) sans rapport la plupart du temps avec la médecine et où le hasard ou la chance tiennent une grande place. Le but est d’éliminer un maximum de candidats ! Tant pis si beaucoup d’entre eux ont une véritable vocation.
Résultat : un quart des nouveaux médecins en France ont un diplôme étranger, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont incompétents.
Résultat encore : un certain nombre d’étudiants recalés en France, et ayant des moyens financiers, vont se former à l’étranger, principalement en Roumanie dans l’espoir de revenir en France dans quelques années. On marche sur la tête... Et pourtant le ministère de la Santé a annoncé que le numerus clausus ne serait pas augmenté l’an prochain mais maintenu ! La démographie est pourtant une science exacte : on sait en fonction du nombre de naissances combien il y aura d’adultes vingt ans plus tard et quels seront leurs besoins.
Claude Fouchier