Rencontre avec le directeur technique national du ski français, Fabien Saguez
Il court, il court l’ami Saguez (prononcez «Saguèse», origines hispaniques obligent). Aussi vite que les skieuses du groupe vitesse en Coupe du monde, qu’il a chapeautées quelques années. Aussi vite que les descendeurs tricolores, qu’il a entraînés dans la foulée. Bref, ce gars-là, «c’est de la dynamique», comme disait une célèbre pub. Son parcours sans faute l’a d’ailleurs conduit tout droit dans le fauteuil de directeur technique national de la Fédération française de ski. A seulement 38 ans, Fabien Saguez a désormais sous sa coupe sept disciplines olympiques : ski de fond, ski alpin, snowboard, ski freestyle, combiné nordique, saut à ski et biathlon. Pas mal pour un autodidacte pur jus.
«Quand j’ai arrêté l’école en seconde, je me suis tourné vers l’encadrement car c’est ce qui me plaisait le plus. Le sport est une voie passionnante.» Il l’a d’abord empruntée comme compétiteur, en ski alpin. «Je courais dans toutes les disciplines. Je suis monté jusqu’au comité Mont-Blanc. J’ai participé à des courses internationales.» Mais lucide, il comprend qu’il n’a pas l’étoffe d’un champion. Qu’à cela ne tienne, en féru de pédagogie, il passe alors de l’autre côté de la piste, en tant qu’entraîneur. D’abord au niveau local avec Morzine et Chamonix puis à l’échelon national. Sa carrière le ramènera ensuite au pied du mont Blanc, où il prend les rênes du club des sports chamoniard, avant de réintégrer les rangs de la Fédération française de ski. Une FFS séduite par la sagacité du bonhomme et par cet art du mouvement qu’il cultive savamment.
«J’ai la capacité de passer d’une mission à l’autre très rapidement, reconnaît Fabien Saguez. Sans jamais oublier ce que j’ai fait auparavant mais en intégrant immédiatement la philosophie de mes nouvelles attributions. Sur un plan professionnel, j’ai toujours su que je ne resterais pas toute ma vie dans un lieu donné. Si vous voulez avancer, il vous faut forcément bouger.» Et tant pis si la ferme de la Griaz, aux Houches – où il habite depuis dix ans avec sa femme Sonia et leurs trois enfants –, ne le voit pas beaucoup en ce moment. C’est là le prix à payer pour accomplir sa nouvelle mission. Une mission d’équipe, dans un cadre qui impose la plus grande neutralité. «La Fédé réfléchit sur un plan national et international. Donc, même si je suis fier d’être d’ici, je reste impartial. Je me dois de l’être.» Qu’il s’agisse de choisir une infrastructure, une ville organisatrice des JO d’hiver ou un lieu pour implanter le centre national de ski de haut niveau (NDLR : trois candidats sont en lice : Albertville, la communauté de communes de Haute-Tarentaise et Chamonix), pas question de piper les dés, même si cela doit provoquer quelques grincements de dents. «Au Pays du Mont-Blanc, nous évoluons dans un contexte où l’Histoire du ski a son poids. Ce n’est pas négligeable. Donc, nous ressentons forcément la pression locale. Mais je le répète, dans ma position, mon seul objectif est de défendre un intérêt général.»
Avec deux prochaines échéances en ligne de mire : les championnats du monde de ski à Val d’Isère (du 2 au 15 février prochains) et les Jeux Olympiques de Vancouver, en 2010. «Pour Val, notre objectif est de décrocher deux médailles. Trois, ce serait la cerise sur le gâteau. Nous avons deux voire trois possibilités de podium chez les garçons – avec des skieurs en position de leader (Jean-Baptiste Grange) ou de challenger-outsider (Thomas Fanara) – et au moins une chez les filles, entre Ingrid Jacquemot et Marie Marchand-Arvier.» Qui sait, ce rendez-vous avalin permettra peut-être de compléter l’impressionnant palmarès des athlètes du PMB, une moisson qui stagne quelque peu depuis la retraite de la multititrée Karine Ruby, reine incontestée du snowboard.
Offre sportive impressionnante
«Ici, nous bénéficions d’une qualité de vie extraordinaire, reconnaît Fabien Saguez. Il y a un tel panel d’activités. Même si l’intérêt pour la compétition et la mobilisation restent forts, comme on peut le constater lors de chaque édition du Kandahar, les jeunes ne se cantonnent pas uniquement à faire du ski. Dans ces circonstances, il n’est pas évident de trouver des candidats prêts à tous les sacrifices. Ici, l’offre sportive est tellement impressionnante.» Lui-même est d’ailleurs le premier conquis par cette diversité. Dans cet environnement exceptionnel, un rien suffit à son bonheur. Une journée de poudre aux «Grands», une séance de course à pied en fond de vallée, une balade aux champignons et voilà notre homme comblé.
«Je parcours le monde tout au long de l’année mais, à ce jour, je n’ai pas trouvé d’endroit qui me ferait déménager. Ici nous avons tout : le cadre, la qualité de vie, l’accessibilité… Nous avons les avantages d’une ville en habitant dans un village à la montagne.» Son seul bémol, Fabien Saguez le place sur le volet touristique. «La vallée pourrait mieux faire. Il faut davantage cibler et surtout intégrer la notion de service, se mettre à la disposition des gens. Notre politique touristique n’est pas axée là-dessus.» Alors pourquoi ne pas s’inspirer de la manière anglo-saxonne – «pour les Anglais, rien n’est impossible» – ou suisse ? «Je suis impressionné par le dynamisme de Zermatt, par le label qu’a créé le canton du Valais, par leur manière de communiquer. Malgré la mainmise de la bourgeoisie – ces dix familles qui tiennent la station –, ils ont avancé beaucoup plus vite que nous.» Et Fabien Saguez de regretter cette lenteur avec laquelle évoluent certains dossiers. «Prenez l’exemple des Houches. Au niveau de l’urbanisme, les choses ont bougé. Mais en revanche, sur des projets qui pourraient être fédérateurs, là ça traîne. Le centre mérite mieux que ce qu’il a aujourd’hui. Il manque toujours ce fameux cœur de village, qui donnera de la cohésion à la station et nous permettra de rester compétitifs sur le plan touristique.»
Repères
Né en 1970 à Genève. Marié à Sonia Bozon. Trois enfants : Emma, Colleen et Tristan. Réside aux Houches, à la Griaz.
Ancien directeur du club des sports de Chamonix (2004-2006). Directeur technique national de la Fédération française de ski depuis le printemps 2006.
Mr le directeur, en tant que dirigeant d'entreprise; je fus le Boss extérieur(privé) de l'équipe de France de Bi-Athlon en 1974 aux Rousses Jura. Je me suis fait très discret (on ne peut plus) du fait de la défaite magistrale contre l'équipe russe. Aujourd'hui, j'ai tenté de faire passer deux conseils majeurs (fort valorisants) à l'Equipe de bi-Athlon (Martin et suivants..;) pour vaincre les norvégiens dont je connais les super pratiques légales et sportive. J'enrage contre Mr Boyon qui ayant attribué les médailles AVANT les courses (porte-poisse) a fait chuter Thessa, Alexis et Clément. On peut espérer mais interdit de distribuer .Carole et Luc ont été plus sobres. Bien à vous Si vous souhaitez que je vous parle....(= bonus)
J'ai la prétention de savoir comment aider au maximum nos super champions de ski (les 3 meilleurs ont chuté en partie à cause de commentaires insensés). Pour les futures compétitions, j'aimerais vous livrer par écrit 2 pratiques légales (très simples) pour être au mieux de la forme physique. J'ai écrit à Mme la ministre Maracinéanu à ce sujet. M'écouterez-vous ? J'aimerais tellement que nos skieurs démontrent leur supériorité...Bientôt. Vite c'est urgent.