Météo – L’hiver de tous les contrastes
Quelques jours de neige et puis s’en va… L’hiver 2022-2023 n’a pas vraiment arboré une physionomie de circonstance. Certaines stations ont en effet tourné toute la saison avec juste quelques jours de poudreuse naturelle, complétés par de la « neige à canon » et un incroyable travail des dameurs, qui – par endroits – sont parvenus à « faire des miracles ». Même s’il convient de se rendre à l’évidence : cet hiver météorologique (décembre-janvier-février), qui s’est achevé le 28 février est « effrayant » à plus d’un titre.
À l’heure du bilan, La Chaîne Météo s’est tout d’abord intéressée au mercure. « Les températures ont été supérieures de 0,7 °C à la normale. Avec un indicateur thermique (moyenne des températures minimales et maximales sur trente villes de référence) proche de 6,6 °C, notre hiver serait ainsi le moins doux depuis cinq ans (hiver 2018-2019) mais très proche du dernier hiver où l’indicateur thermique était de 6,7 °C. À noter que c’est le dixième hiver consécutif où la température moyenne en France est supérieure à la normale, ce qui marque bien l’empreinte du réchauffement climatique en cours. »
En dents de scie côté thermomètre
Si une période de froid vif s’est étalée du 1er au 18 décembre, principalement dans le Nord-Est, entre le 19 décembre et la mi-janvier, c’est la douceur qui a été exceptionnelle à plus d’un titre avec notamment la nuit du 30 au 31 décembre la plus douce jamais observée en France (un indicateur thermique de 11,15 °C !). Des records mensuels de douceur ont été battus pour le Nouvel An avec des températures dignes d’un 1er mai (18,6 °C à Besançon et Colmar, 19 °C à Vichy et jusqu’à 24 °C à Dax !). On retiendra également la « chaleur » exceptionnelle entre le 17 et le 22 février avec plus de 20 °C à Bourg-Saint-Maurice en Savoie et localement près de 25 °C au pied des Pyrénées. Autant dire qu’avec de telles valeurs l’enneigement, partout déficitaire, a cruellement souffert.
Sécheresse historique en février
Si la première partie de l’hiver a été correctement arrosée avec même des épisodes de pluie actifs dans l’Ouest et le Sud-Ouest du pays, mais aussi une véritable « mousson » dans les stations en pleines vacances de Noël, à partir du 20 janvier, la situation a radicalement changé avec des anticyclones récurrents et la quasi-absence de précipitations. Un record de 32 jours consécutifs sans pluie significative (< 1 mm) entre le 21 janvier et le 22 février a été battu, le précédent datant de 2020 (période du 16 mars au 17 avril). Le mois de février sera l’un des plus secs jamais observés avec un déficit pluviométrique qui devrait être proche de 80%. Il est bien parti pour être en première ou deuxième position des mois de février les plus secs. Une « sécheresse » qui n’a toutefois pas déplu aux nombreux vacanciers, heureux de bénéficier d’un ensoleillement maximal à défaut d’un enneigement optimal.
« Au final, cet hiver a donc été atypique avec ces grandes fluctuations de températures, de précipitations et d’ensoleillement, analyse La Chaîne Météo. Il s’agit de l’hiver le plus sec depuis l’hiver 2016-2017 et de l’hiver le plus frais depuis l’hiver 2017-2018. La sécheresse historique du mois de février, dans un contexte de nappes phréatiques déficitaires sur les deux tiers du pays, fait craindre le pire pour la saison estivale si le printemps n’est pas très arrosé. »
Les glaciers face au changement climatique
Cinq chercheurs de laboratoires français, suisses et danois ont modélisé une cartographie qui couvre 98 % des glaciers de la planète et permet de mieux évaluer leur variabilité spatiale et vitesse de fonte en réponse au réchauffement climatique. « La disponibilité mondiale d’observations à une résolution décamétrique ouvre la possibilité de cartographier la vitesse d’écoulement en surface de tous les glaciers, y compris pour des petits glaciers de quelques dizaines d’hectares », écrivent les chercheurs. L’article publié sur le site meterologie.com précise que si la masse des 220 000 glaciers de la planète est « modeste », par rapport à celle des calottes glaciaires, leur fonte est si rapide qu’elle contribue fortement à la hausse du niveau de la mer. Les chercheurs ont évalué la perte de masse de l’ensemble des glaciers de la Terre à 267 Gt (gigatonnes) par an entre 2000 et 2019, ce qui équivaut à 4,5 % du volume de glace des années 2000. Cette perte s’est accélérée passant de 227 à 298 Gt en deux décennies. L’Europe centrale, l’Asie du nord et les zones intertropicales ont connu les pertes les plus importantes, soit 30 % par rapport à leur volume initial.