Pays du mont Blanc - N°92 - Avril/Mai 2010
Dossier JO 2018
Un sacré bosseur pour emmener la cordée «Annecy 2018»
Le 15 mars dernier, Annecy remettait officiellement au Comité international olympique son dossier de candidature pour l’organisation des Jeux d’hiver 2018. Comme ses deux «adversaires» – Munich et Pyongyang – la cité haut-savoyarde a rempli l’imposant questionnaire du CIO ; lequel va maintenant être examiné à la loupe par un groupe de travail qui présentera ensuite un rapport à la commission exécutive. Un premier couperet tombera en juin et on saura alors si les trois postulantes sont acceptées comme «villes candidates».
Côté annécien, la direction générale de la candidature est désormais assurée par un sportif, comme le souhaitait l’Elysée. Edgar Grospiron (41 ans) – champion olympique de ski de bosses à Albertville en 1992 et triple champion du monde, reconverti dans le consulting en ressources humaines et coaching en entreprise – est le premier de cordée d’une importante équipe d’experts et de techniciens. A ses côtés, une fournée de champions comme Antoine Dénériaz (champion olympique de descente 2006), Perrine Pelen (médaillée olympique en slalom 1980-1984), Jean-Pierre Vidal (champion olympique de slalom 2002), le patineur Gwendal Peizerat, le hockeyeur Philippe Bozon ou encore le Thônain d’adoption Aimé Jacquet, sélectionneur de l’équipe de France de football championne du monde en 1998.
Photo (Laurent Guette / CG74) : Antoine Dénériaz, Gwendal Peizerat, Edgar Grospiron et Aimé Jacquet, quatre champions au service de la candidature d’Annecy aux JO d’hiver 2018.
JO : la complainte de la plaine
«L’ambition de la candidature d’Annecy Haute-Savoie - Mont Blanc 2018 est d’être un vrai projet économique et sportif, au service d’un territoire et d’une ambition populaire», déclarait Rama Yade, lors de sa visite à l’Ecole nationale de ski et d'alpinisme à Chamonix le 12 février dernier. Et la secrétaire d’Etat aux Sports d’insister : «Le projet est ambitieux, à la hauteur de la capacité de notre pays à organiser et gérer de grands événements sportifs internationaux. Il est ambitieux sans tomber dans les travers antérieurs du gigantisme qui, parfois, ont pu heurter les valeurs olympiques : ainsi, 70% des équipements sportifs et sites de compétition sont déjà homologués pour des épreuves de haut niveau.»
Si ce discours a recueilli l’adhésion du «haut» et des stations concernées, un étage plus bas, les réactions sont tout autres. Bien qu’aucune zone n’ait encore été officiellement «arrêtée», l’implantation de nouvelles installations (village olympique, centre des médias et patinoire) n’est pourtant pas sans provoquer l’inquiétude d’une partie de la population de la plaine du Mont-Blanc. Ainsi, à Passy et à Domancy, de nombreux particuliers ne cachent pas leurs craintes de voir les terrains agricoles – déjà soumis à une forte pression foncière – se faire encore davantage grignoter. Début mars, plusieurs centaines de personnes ont ainsi fait le déplacement dans la salle paroissiale de Chedde à l’invitation du Comité Anti-Olympique (http://sites.google.com/site/comiteantiolympiquedannecy/Home). Le collectif n’a pas manqué de dénoncer le flou entourant le projet final et son financement, soulignant au passage certaines dérives environnementales, comme celles qui ont consisté à acheminer la neige par camion lors des derniers JO de Vancouver. Si le «oui» reste, pour l’heure, majoritaire au Pays du Mont-Blanc pour accueillir l’Olympiade de 2018 (en cas de victoire de la candidature annécienne), force est de constater que les opposants au projet olympique sont plus que jamais décidés à faire entendre leurs voix. A l’heure où nous bouclons ces lignes, le dossier «technique» tant attendu est enfin disponible. Chacun peut le consulter sur le site www.annecy2018.com
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A la suite de l’accident de ski (collision) dont a été victime son épouse, Jean-Louis Mazert, lance un appel à témoignages à travers nos colonnes.