Disparition de Walter Bonatti
A 81 ans, Walter Bonatti a tiré sa révérence. Né à Bergame le 22 juin 1930, il a succombé à un cancer à la mi-septembre. Alpiniste de légende (un long article lui avait été consacré dans le Journal des Propriétaires du Pays du Mont-Blanc n° 95), il avait été sacré, en 2010, «Premier citoyen d’honneur du Mont-Blanc», «son» massif, son «jardin», dans lequel il a écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire de la montagne. Auteur de nombreuses premières remarquables dans les Alpes et en Himalaya, ce «petit» bonhomme de conviction restera, pour longtemps encore, une référence absolue dans le milieu de la verticalité. Son style, son audace mais aussi les valeurs essentielles qu’il a su transmettre – comme le respect, l’humanisme – auront marqué des générations d’alpinistes. Ce «fils du mont Blanc», comme il aimait se qualifier lui-même, s’était notamment illustré dans les Drus, qu’il avait gravis en solitaire – «pour aller inexorablement de l’avant, se retrouver face à soi-même et faire corps avec la montagne» –, laissant son empreinte sur un pilier aujourd’hui effacé (il a été emporté, lors du gigantesque éboulement de 1997). Un exploit parmi tant d’autres, dans une carrière pourtant volontairement courte. Walter Bonatti n’avait en effet que 35 ans lorsqu’il a raccroché ses crampons.