Deux habitants de Saint-Gervais reconnus «Justes parmi les Nations»
Nommé ainsi par l’Etat d’Israël en 1974, le Père Henri Revol (1904-1992) dirigeait une maison de repos que les Jésuites avaient en fief saint-gervolain. Dès 1943, le village était devenu un centre de rassemblement de juifs (organisé par Joseph Kott), dont beaucoup cherchaient à passer clandestinement en Suisse. Le père Revol trouvait des paysans locaux pour les héberger temporairement. Mettant sa personne et son établissement au service de la résistance locale et des organisations juives présentes, il a refusé toute contrepartie, même sous forme de donation pour les pauvres. Dénoncé, le religieux a dû fuir les Allemands. Il a été caché par la Résistance en août 1944, jusqu’à la Libération. Quant à Rose Roux, elle s’est attachée à un jeune garçon, Maurice Zelty, scolarisé à Saint-Nicolas-de-Véroce (avec d’autres enfants juifs dont s’occupait sa famille). Devenu adulte, Maurice a, pendant plusieurs années, recherché ceux qui l’avaient sauvé et en particulier Rose. Lorsqu’il la retrouva, il apprit qu’elle avait appartenu pendant la guerre à une organisation de secours catholique qui s’occupait de jeunes réfugiés et d’enfants juifs en fuite. Rose et sa mère, qui avaient pris des risques importants pour le sauver, avaient agi par conviction religieuse, à titre purement bénévole et sans chercher la moindre contrepartie. Cette agricultrice a terminé sa vie comme «bonne de curé».
Les plaques commémoratives à la mémoire de ces deux «héros malgré eux» ont été dévoilées en présence de représentants d’Israël et des familles juives concernées.