Championnats du monde junior de ski alpin : en piste !

Du 30 janvier au 6 février, le Pays du Mont-Blanc accueille les spatules les plus prometteuses de la planète glisse. Un spectacle détonant, à ne pas manquer.

Quelques jours avant la quinzaine olympique de Vancouver (12-28 février), le Pays du Mont-Blanc vibrera, lui aussi, au rythme de compétitions endiablées avec les championnats du monde junior de ski alpin. En piste, un plateau relevé, composé de quelque 350 jeunes compétiteurs, venus de 43 nations. Une semaine durant – du 30 janvier au 7 février –, ces slalomeurs, descendeurs et autres géantistes les plus doués de leur génération déploieront tout leur «savoir-glisser» sur les tracés exigeants du Pays du Mont-Blanc, de Chamonix à Megève en passant par Les Houches et Saint-Gervais. Surfant sur la vague porteuse de «Val d’Isère 2009» et boosté par un ski tricolore à la santé retrouvée, l’événement est orchestré par le Sivom du Pays du Mont-Blanc, en lien étroit avec la Fédération internationale de ski et la Fédération française de ski. Yves Dimier, directeur technique alpin au sein de la FFS, nous emmène dans les coulisses de la manifestation.

Après Val d’Isère, avant Vancouver... ces championnats du monde junior de ski alpin tombent vraiment à point.
Effectivement, surtout après la belle saison que nous avons connue l’an dernier. Les championnats du monde de Val d’Isère (seniors) ont été un succès sur toute la ligne, tant sur un plan sportif que populaire. Accueillir les championnats junior dans la foulée, toujours en France, nous permet d’entretenir la flamme chez nos jeunes et de continuer à faire parler de notre sport, à travers un événement international important. Plus de 40 nations seront représentées avec, dans le portillon de départ, quelque 350 jeunes âgés de 15 à 20 ans.

Peut-on appréhender ces championnats junior comme l’antichambre des «grands» ?
Nous restons dans du très haut niveau. D’ailleurs, les meilleurs juniors évoluent déjà sur le circuit Coupe du monde. Certaines filles, notamment les Scandinaves, pourraient très bien être médaillées ici, puis remettre ça une semaine plus tard lors des épreuves olympiques à Vancouver.  Pour un jeune coureur, participer à ce rendez-vous est vraiment important. Cela fait partie de la formation des athlètes. En France, nous en sommes bien conscients. Nous savons que préparer correctement ces championnats du monde junior permet de mieux aborder les championnats seniors et les JO.

Vous-même avez d’ailleurs participé à ces épreuves en 1987, en Suède*. Quels souvenirs en gardez-vous ?
Excellents. Certes, je n’y ai pas accompli des prouesses mais l’événement m’a marqué côté ambiance, avec la cérémonie d’ouverture, les échanges entre les pays, les cultures. C’est un peu les JO à une échelle réduite.

Dans quel état d’esprit les skieurs français vont-ils aborder le rendez-vous ?
Deux des nôtres vont défendre leur titre, décroché en 2009. Il s’agit de Marine Gauthier (Tignes), qui a remporté la descente, et Alexis Pinturault (Courchevel), qui s’est imposé en géant. Avoir les championnats du monde «à la maison», c’est une belle opportunité. Toutes les troupes sont motivées mais il y a aussi une pression supplémentaire. La sélection sera effective le 24 janvier. Nous avons misé sur une préparation spécifique pour tous nos jeunes. Nous essaierons de prendre l’avantage du terrain en venant nous entraîner sur site fin décembre ou début janvier. 

Parlant des pistes justement, les tracés «mythiques» ne manquent pas au Pays du Mont-Blanc
Les trois sites de compétition ont déjà hébergé des épreuves d’envergure. La période retenue – début février – ne devrait pas poser trop de problèmes en matière d’enneigement. D’ailleurs toutes les pistes sont équipées en enneigeurs, qu’il s’agisse des Planards (qui accueilleront les slaloms en nocturne), du secteur de la Cote 2000, à Megève (descente et Super G) ou de celui des Houches-Saint-Gervais (géant).

Autant de sites qui sont «coutumiers» des courses de haut vol
Le Pays du Mont-Blanc a la chance d’avoir des gens expérimentés, qui ont l’habitude d’organiser des compétitions internationales et des épreuves de Coupe du monde, comme le Kandahar ou d’autres rendez-vous du même acabit. La réussite d’un événement comme ces championnats junior doit beaucoup à la qualité des lieux et des hommes, mais aussi à la cohésion entre le comité local d’organisation et la Fédération française de ski. L’organisation doit être sans faille car une manifestation comme celle-ci est une incomparable vitrine. A la fois pour le Pays du Mont-Blanc, mais aussi pour la montagne et le ski français. L’impact est palpable en termes d’image. Le succès de Val d’Isère a prouvé que toute l’économie de la montagne avait profité des retombées d’un tel événement, surtout quand il est retransmis à la télé.

Sera-ce le cas cette fois ?
Non. Sauf pour les deux épreuves de slalom en nocturne (cf. programme), qui seront diffusées en direct sur Eurosport. Pour ce qui est des grandes chaînes hertziennes, ce n’est pas faute d’essayer. Nous avons régulièrement des discussions avec leurs représentants mais à chaque fois, la réponse est la même : «Il n’y a pas de place pour le ski en direct.» C’est dommage. Bien sûr, il y a les contraintes que nous connaissons. Mais la montagne représente pourtant une part importante de l’économie française. Le monde du ski devrait davantage se mobiliser pour faire du lobbying là-dessus.

Côté grand public, quelle est la marche à suivre pour assister aux compétitions ?
Pour obtenir un maximum d’informations, le mieux est de consulter le site Internet mis en ligne pour l’occasion, www.mondiauxskijunior2010.com.
Tout sera fait pour que les spectateurs vivent au mieux l’événement. Il y aura des transports facilités (pour tout savoir, voyez www.viamontblanc.com), des navettes gratuites pour la cérémonie d’ouverture à Saint-Gervais. Les gens pourront se restaurer sur place. Nous leur distribuerons quelques petits cadeaux et souvenirs. Une opération, menée avec la région Rhône-Alpes, devrait également permettre d’acheminer gratuitement sur place des étudiants, depuis les gares de Lyon et Grenoble. Avec le comité d’organisation et différents partenaires, nous allons aussi essayer de faire venir de jeunes scolaires tous les jours pour assister aux compétitions.

A titre personnel, qu’attendez-vous de ces championnats du monde junior de ski alpin ?
Tout d’abord de bons résultats de nos athlètes. Nous les avons préparés spécifiquement pour ces championnats. J’espère aussi que l’événement connaîtra  un beau succès populaire car il constitue une vitrine pour le ski français. Val d’Isère 2009 a démontré que nous étions capables de faire aussi bien que les Autrichiens. Comme en témoigne le slalom, qui a drainé pas moins de 42 000 personnes ! Il faut continuer à surfer sur cette vague-là.

* Avant de devenir, en 2006, directeur technique national du ski alpin au sein de la FFS, Yves Dimier était responsable du service course chez Dynastar. Poste qu’il a occupé après sa carrière de compétiteur (slalomeur) – il était en équipe de France de 1989 à 1999.

Photo : CS Megève

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Le programme

Samedi 30 janvier
Réunion des chefs d’équipes : dames à 19h et hommes à 20h
Dimanche 31 janvier
Megève - Cote 2000 Super Géant dames
Les Houches Géant hommes
Cérémonie d’ouverture : patinoire de Saint-Gervais
Lundi 1er février
Megève - Cote 2000 Super Géant hommes
Chamonix - Les Planards Slalom dames en nocturne (en direct sur Eurosport dès 19h)
Mardi 2 février
Megève - Cote 2000 Entraînement Descente dames
Chamonix - Les Planards Slalom hommes en nocturne (en direct sur Eurosport dès 19h)
Mercredi 3 février
Megève - Cote 2000 Entraînement Descente dames
Jeudi 4 février
Megève - Cote 2000 Descente dames
Megève - Cote 2000 Entraînement Descente hommes
Vendredi 5 février
Les Houches Géant dames
Megève - Cote 2000 Entraînement Descente hommes
Samedi 6 février
Megève - Cote 2000 Descente hommes