Haute-Savoie - N°76 - Août/Septembre 2007

Catastrophe du tunnel du Mont-Blanc : le maire de Chamonix blanchi

Le feuilleton judiciaire de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc, qui avait fait, en mars 1999, 39 morts, s'est achevé par la relaxe du maire de Chamonix.

 

Le douloureux feuilleton de la catastrophe du Mont-Blanc (39 morts, le 24 mars 1999, au cours du gigantesque brasier qui a ravagé le tunnel franco-italien reliant Chamonix à Courmayeur) est enfin terminé. Il n’y aura pas de troisième épisode judiciaire. Pas de procès en cassation. L’arrêt rendu le 14 juin – après trois mois de délibéré – par la cour d’appel de Chambéry (Savoie) a mis un point final à cette sombre affaire. Seuls deux des treize condamnés, en juillet 2005, avaient décidé de contester le jugement du tribunal de grande instance de Bonneville : le maire de Chamonix, Michel Charlet et le chef des services techniques et de sécurité d’ATMB (Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc), Gérard Roncoli, dont les fautes ont une nouvelle fois été reconnues (absence en salle de commandement au moment du drame, mauvaises relations avec la partie italienne de l’ouvrage, etc.) par les magistrats chambériens. Ces derniers ont donc confirmé la sentence prononcée en première instance à l’encontre du «Monsieur Sécurité du Tube», à savoir trente mois de prison dont six ferme. La cour d’appel a, en revanche, relaxé le maire de Chamonix qui, à Bonneville, avait écopé de six mois avec sursis et d’une amende de 1 500 e.

«C’est le plus beau cadeau que l’on pouvait me faire», a déclaré Michel Charlet, qui célébrait son 62e anniversaire en ce jour de jugement… «Je suis très content à la fois au niveau personnel – être inculpé pendant 5 ans dans une catastrophe qui a coûté la vie à 39 personnes, c’est très, très lourd – et au niveau professionnel, car il était essentiel que la justice reconnaisse que les pouvoirs de police d’un maire ont des limites».

 

La satisfaction des familles

 

Si une nouvelle condamnation, même réduite, avait été prononcée, le premier élu chamoniard s’était dit prêt à se pourvoir en cassation. Ce qui n’a pas été nécessaire. «Cette relaxe est une première nationale et à ce titre, elle constitue une jurisprudence très importante en matière de responsabilité des maires», s’est-il réjoui. Et c’est donc le cœur «plus léger» qu’il a repris la direction du mont Blanc, après avoir été longuement félicité par les familles des victimes. «Nous sommes totalement satisfaits de cette décision, a commenté leur porte-parole Xavier Chantelot. Nous avons toujours soutenu M. Charlet, étant conscients qu’il n’avait aucun moyen d’intervenir dans la gestion du tunnel. Quant à Gérard Roncoli, la gravité de ses fautes et leurs conséquences devaient être sanctionnées.» A l’issue de l’arrêt, l’Association des familles a réuni son conseil d’administration afin de plancher sur l’avenir du collectif. Pour l’heure, aucune dissolution n’est en vue. Au contraire. «Nous allons travailler plus étroitement avec la FENVAC (Fédération nationale des victimes d’accidents collectifs), dont nous sommes membres depuis plusieurs années, indique Xavier Chantelot. Et surtout, nous continuerons à surveiller ce qui se passe du côté du tunnel, pour que plus jamais un drame pareil ne se reproduise.»

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Courrier des lecteurs
Suite à l’article sur le nouveau refuge du Goûter, paru dans le Journal des Propriétaires du pays du Mont- Blanc n° 107 (octobre-novembre 2012), M. Raymond Courtial, vice-président de la FFCAM, a tenu à apporter les précisions suivantes.

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