Chamonix - N°74 - Avril/Mai 2007

Nouvelle donne pour le plan local d’urbanisme

Le plan local d’urbanisme (PLU) continue à faire couler beaucoup d’encre. Remanié, il sera soumis à nouvelle enquête publique en fin d’année. Le document – contre lequel quatre recours en annulation ont été introduits auprès du tribunal administratif de Grenoble – doit en effet intégrer une série de modifications très importantes émanant du nouveau plan de déplacement urbain, du plan d’aménagement forestier et, surtout, du nouveau «plan de prévention des risques» (PPR), dans son volet avalanches. Elaboré par les services RTM (restauration des terrains en montagne), suite à une concertation avec les élus mais aussi avec les habitants des secteurs concernés, ce PPR – qui s’impose au PLU – va ainsi déterminer les périmètres constructibles et ceux qui ne le sont pas ou plus. «Jusqu’à présent les zones rouges étaient le plus fidèle possible aux zones d’avalanche, les zones bleues étant des zones tampons, où les constructions étaient envisagées sous certaines conditions», rappelle le maire Michel Charlet. Le séisme provoqué par l’avalanche de Montroc (12 morts en février 1999) a poussé les services de l’Etat à jouer la carte de la sécurité maximale. Résultat : les zones à risques ont été étendues. «Avec parfois, à l’arrivée, des situations quelque peu contradictoires, souligne le premier élu. A certains endroits, il pourrait très bien y avoir deux parcelles construites qui deviennent bleu dur. On pourrait y faire des confortements mais pas d’agrandissement et, entre ces deux parcelles, la zone rouge serait étendue pour empêcher de nouvelles constructions en zone périphérique.» L’association UrbaSite Mont-Blanc, qui a pu consulter le plan et bénéficier de l’avis éclairé de l’expert Richard Lambert (le nouveau président de l’Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches), a d’ores et déjà émis quelques observations. «J’ai été frappée que la municipalité réagisse à cette zone bleu dur, indique la présidente Isabelle Madesclaire. Il faut revenir à la réalité du règlement. Il donne simplement la possibilité d’agrandir très modérément mais, surtout, il permet de reconstruire si l’accident a des causes domestiques.» Pour Isabelle Madesclaire, le PPR est compréhensible techniquement même si elle émet un bémol au niveau des fiches récapitulatives : pas d’indications des sources, signalements non localisés et souvent peu informés (importance de l’événement), pas de hiérarchie de dangerosité, informations parfois lacunaires (ex-téléphérique du Brévent), d’où une fiabilité relative du diagnostic historique, malgré une réelle compilation et un travail minutieux. Autre problème de fond : la confusion possible dans la couleur jaune des zones d’aléas faibles et d’AMV (aléa maximal vraisemblable : innovation qui vise à informer d’aléas peut-être importants mais incertains), en précisant que ce classement ne sera pas repris dans la carte réglementaire.

Initialement prévue ce printemps, l’enquête publique – très attendue – sur ce nouveau PPR a finalement été repoussée à l’été, à la demande des autorités préfectorales, calendrier électoral oblige.

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